Chronic Wasting Disease

La CWD est une «encéphalopathie spongiforme transmissible», maladie proche de la maladie de la vache folle, ou chez l'Homme proche de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, mais affectant semble-t-il particulièrement les cervidés, à moins que d'autres...



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Médecine vétérinaire - Encéphalopathie spongiforme

La CWD est une «encéphalopathie spongiforme transmissible», maladie proche de la maladie de la vache folle (ou ESB), ou chez l'Homme proche de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, mais affectant semble-t-il particulièrement les cervidés (cerfs, Wapitis et élans.. ), à moins que d'autres espèces n'y soient sensibles sans qu'on le sache toujours. La maladie semble récente en Amérique du Nord. Elle est certainement apparue aux États-Unis et aurait été introduite au Canada via des échanges commerciaux ou par contact entre des animaux sauvages et d'élevages. Elle s'y est assez rapidement répandue dans une population sauvage de cerfs de la Saskatchewan, tandis que plus au sud elle s'étendait à une dizaine d'états des États-Unis, ce qui préoccupe les épidémiologues car il n'y a pas en Amérique du nord, comme en Europe de barrières naturelles montagneuses susceptibles de bloquer la diffusion de la CWD.

En 2004, un panel d'experts canadiens estimait que cette maladie devait devenir une priorité pour les gestionnaires publics et privés des cervidés en liberté en Amérique du Nord, qu'elle justifiait un gros effort de recherche et de suivi. Cette maladie toujours mal connue peut en effet potentiellement fortement diminuer les populations de cervidés et générer des impacts socio-économiques et écologiques majeurs.

Histoire

Au Canada, la CWD a été identifiée dans l'ouest du pays en 1996, en premier lieu chez les cervidés d'élevage, puis en 2000 chez les cerfs en liberté de la Saskatchewan.

Le programme épidémiologique de surveillance des cervidés d'élevage qui a suivi a permis entre 2000 et 2004 d'identifier 40 élevages touchés par la maladie en Saskatchewan et 3 en Alberta, mais CWD pourrait avoir été présente dans les élevages dès la fin des années 1980 en Saskatchewan suite à l'importation d'élans infectés du Dakota du Sud. L'ensemble des animaux malades ont été tués et éliminés dans les élevages, ce qui semble avoir bloqué la contamination, mais la maladie menace toujours la faune sauvage (et si les autorités nord-américaines insistent sur le fait qu'on a pas de preuves que ce prion puisse infecter l'Homme, un doute subsiste compte tenu de la proximité de ce prion avec celui de la vache folle.
De plus des cerfs sauvages malades ou peut-être des prions stockés dans le sol, pourraient peut-être recontaminer des élevages et menacer leur viabilité à long terme. La CWD ne semblerait pas (facilement ?) transmissible au bétail ou aux bisons (sous réserve de confirmation scientifique à venir)

Au Canada, en 2004, la CWD chez les cervidés en liberté semblait limitée à 3 foyers géographiques différents en Saskatchewan, mais la faiblesse des contrôles ne permettait pas de garantir que le reste du pays était épargné.

Origine de la CWD ?

Chez les cerfs et les élans, l'origine du prion reste inconnue.

La maladie préexistait-elle discrètement chez les espèce nord-américaine autochtones de cervidés ? S'agit d'une nouvelle manifestation d'un prion présent chez une autre espèce (par exemple la Scrapie du mouton)  ? Les chercheurs ne peuvent apporter de réponse certaine, mais la distribution située et en extension, et la prédominance connue de la CWD au Canada ainsi qu'aux États-Unis suggèrent que la maladie est récente chez les cervidés sauvages et qu'elle ne pré-existait pas dans les écodispositifs autochtones.

Pour le Canada, la modélisation éco-épidémio-géographique suggère au moins 2 événements-sources de contamination des populations sauvages. Un élevage infecté a presque sans doute été la source pour le premier cas, et semble la source la plus probable pour l'autre. Des études rétrospectives et épidémiologiques laissent penser que des cerfs infectés par un prion pathogène ont certainement été importés au Canada à partir des États-Unis, et au moins 2 fois depuis 30 ans. D'autres introductions plus tardives sont aussi plausibles (1re apparition dans un zoo de l'Ontario (années 1970). 2e cas dans les années 1980 (ou plus tôt) dans au moins un élevage de la Saskatchewan avec des élans infectés importés, par diffusion dans l'aire d'élevage. Des experts suspectent que les animaux sauvages de la Saskatchewan ont certainement été contaminés par des prions provenant des élevages infectés (animaux échappés, contacts avec cerfs sauvages...  ?).

Contagion

Transmission horizontale avérée (de cerf à cerf)  ; un cerf peut se contaminer par ingestion d'un aliment contaminé par des prions pathogènes. Le prion pathogène peut aussi être présent dans les excréments et la salive et dans le sang du velours qui recouvre les corps. Les données provenant du suivi des élevages contaminés indiquent que des cerfs peuvent s'infecter à partir d'un environnement particulièrement contaminé. Les données épidémiologiques laissent penser que la promiscuité (élevages, hardes denses autour des points de nourrissage, …) renforcent le risque de transmission. L'agrainage et le nourrissage causent des concentrations artificielles d'animaux facilitant l'extension de la maladie (mais aussi d'autres maladies ou parasites). Divers auteurs et la presse ont montré que des compléments alimentaires ont été beaucoup distribués en forêt ou dans des élevages aux États-Unis, fabriqués à partir de déchets animaux, dont à risque, surtout pour produire qui plus est beaux trophées. La maladie semble être apparue à proximité d'un centre d'étude œuvrant précisément sur l'alimentation des animaux sauvages.

Risque pour l'Homme

Le risque de transmission à l'Homme a été jugé «extrêmement bas». Néanmoins, l'OMS (organisation mondiale de la santé) et d'autres agences gouvernementales de santé ont recommandé que l'ensemble des animaux infectés par un prion pathogène ne soient pas consommés par des humains.

Actions

Des experts ont recommandé une chasse intensive durant 10 ans au moins pour diminuer les densités de cerfs à moins d'1 animal/km² et bloquer l'extension du prion. Certains de ces mêmes experts voulaient éliminer 100 % des cervidés dans les zones contaminées, mais les expériences faites n'ont pas été concluantes. De plus, les densités en deçà desquelles le risque de diffusion du prion serait faible et la largeur des zones tampon indispensable sont toujours beaucoup inconnues. Diminuer le pool génétique des cervidés en les tuant par dizaines de milliers peut aussi présenter d'autres inconvénients sanitaires. Une autre priorité est de diminuer la promiscuité des cervidés pour diminuer la transmission de CWD, surtout autour des sites d'agrainage, des tas de foin, des blocs de sel, et sources artificielles d'eau dans des secteurs à haut risque.

Le Wisconsin interdit aux chasseurs de cervidés de pratiquer la chasse à l'agrainage ainsi qu'à quiconque, d'utiliser les distributeurs automatiques de nourriture pour alimenter les cervidés sauvages. (Interdiction dans le sud du pays, et restrictions/réglementation dans le nord, dans le cadre des lois et mesures d'urgences de lutte contre la propagation de la CWD chez les animaux sauvages. En fait la loi interdisait déjà d'offrir des aliments dans des récipients de plastique, métal, verre ou bois, mais avant la découverte de la CWD dans le Wisconsin qui a justifié en avril 2003 la Loi 240 du Wisconsin (Wisconsin Act 240), il n'y avait pas de loi interdisant l'agrainage pour la vision récréationnelle ou des activités non liées à la chasse. L'agrainage et l'alimentation sont désormais interdit dans 26 comtés du Wisconsin (presque tout le sud du pays). Dans les autres comtés où cela reste autorisé, on peut au maximum déposer 2 gallons (9, 1 litres) de maïs ou aliments par emplacement pour chaque parcelle de 40 acres (16 ha) au moins si l'appât est au moins à 100 yards (9 mètres) d'autres emplacements d'amorce de chasse ou d'une chaussée où on roule à 45 mi/h (72 km/h) ou plus.
L'alimentation des cerfs communs n'est permise que lors de la période de chasse et 1 jour avant l'ouverture. Les spectateurs de la faune et les propriétaires de maisons occupées peuvent placer jusqu'à 2 gallons d'alimentation pour attirer des cerfs communs pour le visionnement récréationnel à tout moment de l'année, mais à moins de 50 yards d'un logement occupé ainsi qu'à plus de 100 yards de n'importe quelle route à plus de 45 mi/h. Les suppléments alimentaires sont interdits ou réglementés. Des règles générales additionnelles qui s'appliquent à l'utilisation de l'amorce ou aliments pour la chasse ou non peuvent être trouvées sur le site Web de DNR. (dont diaporama)

Il faut développer la recherche. En 2004, les experts du panel canadien citant en exemple l'efficacité du programme fédéral contre la CWD dans les élevages demandaient un investissement au moins identique pour la faune sauvage, avec la participation des gouvernements fédéraux et provinciaux, des chasseurs et des propriétaires.

Les tentatives de diminuer des densités de cerfs en les chassant ont laissé une densité de cerfs suffisante aux États-Unis et dans l'ouest du Canada pour permettre à la CWD de continuer à se développer (en surface et en nombre d'animaux porteurs du prion pathogène). Qui plus est on ne sait pas encore si d'autres espèces pourraient jouer un rôle de réservoir et/ou de relais dans la contagion (L'infection des orignaux était confirmée expérimentalement en 2004, et le caribou pourrait y être sensible).

En Europe

En Allemagne, une recherche de prions dans la faune sauvage existe depuis 2005 au moins. En France, il ne semble pas y avoir eu de programme de recherche systématique de prions chez la faune sauvage en dépit de la perte de farines animales à risque dans l'environnement, mais l'ONF a dans le cadre de ses baux de chasse, dans les années 2004 a commencé à interdire l'agrainage intensif et/ou à le réglementer (clauses imposées aux chasseurs)

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