Fièvre typhoïde
La fièvre typhoïde ou typhus abdominal est une maladie infectieuse décrite en 1818 par Pierre Bretonneau, causée par une bactérie de la famille Entérobactérie, du genre des salmonelles,...
Catégories :
Infection bactérienne - Maladie infectieuse tropicale - Infection de l'appareil digestif
Fièvre typhoïde Classification et ressources externes |
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CIM-10 | A01.0 |
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CIM-9 | 002 |
La fièvre typhoïde (du grec tuphos, torpeur) ou typhus abdominal est une maladie infectieuse décrite en 1818 par Pierre Bretonneau, causée par une bactérie de la famille Entérobactérie, du genre des salmonelles, et dont les espèces responsables sont : Salmonella enterica - typhi ou paratyphi A, B, C -. Salmonella enterica typhi est toujours nommée bacille d'Eberth.
Épidémiologie
D'après l'Organisation mondiale de la santé, le nombre de patients atteints dans le monde serait compris entre 16 et 33 millions de personnes, avec d'avantage de 200 000 décès chaque année[1].
La contamination se fait par l'ingestion de boissons ou aliments souillés par les selles d'un homme infecté, malade, ou porteur sain.
La maladie est presque absente des pays développés, mais reste fréquente dans les autres. Sa prévalence est importante en Asie du Sud-Est, en Asie centrale et en Afrique du Sud. Le germe le plus fréquemment responsable reste Salmonella typhi, près de dix fois plus souvent retrouvé que les Salmonella paratyphi.
Aspects cliniques
Quarante-huit heures après la contamination, survient un épisode de diarrhée transitoire. Cet épisode dure une dizaine de jours (8 à 15), et correspond à la période d'incubation, durant laquelle il y a multiplication des salmonelles dans les ganglions mésentériques ; il précède la phase de dissémination du germe dans le sang (septicémie).
Au début de la phase septicémique, on observe des troubles mineurs :
- maux de tête (sans raideur de la nuque, ) ;
- insomnie, fatigabilité (asthénie) ;
- une fièvre atteignant un plateau à 40 °C, sans accélération du pouls : on parle d'une dissociation pouls-température;
- une rate grossie (splénomégalie) ;
- de envisageables saignements de nez (épistaxis), une langue blanchâtre (dite saburrale) ;
- douleurs abdominales, diarrhée ou constipation, abdomen augmenté de volume et tendu météorisme.
Le malade est prostré, la prostration pouvant aller jusqu'à la torpeur, le délire, ainsi qu'à des signes digestifs intenses (diarrhées). C'est la destruction des salmonelles qui, libérant une substance toxique, l'endotoxine, provoque des ulcérations responsables d'hémorragies et de perforations digestives. Cette phase est responsable des complications qui peuvent entraîner le décès dans 30 % des cas en l'absence de traitement.
Le diagnostic
- Le germe n'est retrouvé dans le sang (hémoculture) que dans 60% des cas. Il peut être retrouvé de manière inconstante dans les selles et dans les urines.
- Le bilan sanguin standard ne montre que des anomalies non spécifiques : nombre généralement normal des globules blancs qui sont quelquefois diminués (leucopénie), quelquefois diminution du nombre de plaquettes sanguines, signalant des formes graves.
- La recherche d'anticorps dirigés contre les antigènes O et H des salmonelles (test de Widal) ne permet pas de distinguer une infection actuelle d'une atteinte ancienne et guérie. Il existe depuis d'autres tests plus spécifiques, mais de réalisation complexe dans un pays du tiers monde.
Traitement et prévention
Le germe était originellement sensible au chloramphénicol, mais de nombreuses résistances apparurent dans les années 1970, et ce traitement, aux nombreux effets secondaires, a été progressivement abandonné. De même, des résistances à d'autres antibiotiques (co-trimoxazole et amoxicilline) sont apparues dans les années 1980.
Après avoir hospitalisé et isolé le malade, le traitement fait appel aujourd'hui aux fluoroquinolones de deuxième génération ou à la ceftriaxone. La réhydratation, fréquemment par voie intraveineuse, est impérative pour compenser les pertes liquidiennes secondaires à la diarrhée. Un traitement contre la fièvre (antipyrétique) peut quelquefois être indispensable.
Traitement préventif
La prévention passe par le perfectionnement des conditions d'hygiène dans les pays d'endémie et par la vaccination. Les visiteurs doivent se méfier de l'eau locale et de la nourriture crue.
Déclaration obligatoire
En France et en Belgique, cette maladie est sur la liste des maladies infectieuses à déclaration obligatoire.
Sources et références
- (en) Current concepts in the diagnosis and treatment of typhoid fever, Z Bhutta, H Dewraj, BMJ 2006;333 :78-8
Voir aussi
Article connexe
- Mary Mallon, première porteuse saine reconnue du bacille de la typhoïde
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