Ebolavirus

Le nom de virus Ébola provient du nom d'une rivière passant près de la ville de Yambuku, en République démocratique du Congo.



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Virologie - Infection virale

Le nom de virus Ébola provient du nom d'une rivière passant près de la ville de Yambuku, en République démocratique du Congo. C'est à l'hôpital de cette localité que fut identifié pour la première fois le filovirus, lors d'une épidémie qui débuta le 1er septembre 1976. La fièvre Ébola est une fièvre hémorragique foudroyante qui s'attaque à l'humain ainsi qu'aux autres primates. Son apparition chez l'homme semble récente (premier cas recensé en 1976) quoiqu'on retrouve chez certaines populations africaines des traces d'anticorps.

On a identifié 5 souches différentes :

Historique

Modes de transmission

La transmission par contact direct avec les liquides organiques (sang, sperme, excrétions, salive) d'une personne infectée est la plus énorme de toutes. Les risques de propagation chez le personnel hospitalier sont particulièrement élevés, en particulier si la stérilisation du matériel n'est pas assurée. Dans les zones endémiques, des manquements en matière d'hygiène et de sécurité ont causé la mort de plusieurs médecins et infirmières lors d'épidémies et facilitent les contaminations nosocomiales.

La transmission du virus peut aussi s'effectuer par contacts étroits du malade avec ses proches. On entend par contacts étroits des contacts directs avec les liquides organiques d'une personne infectée, qu'elle soit vivante ou décédée. Les rituels funéraires de certaines populations d'Afrique centrale, consistant à laver le corps, puis à se rincer les mains dans une bassine commune, ont fréquemment favorisé la propagation du virus à travers la famille et les amis du défunt. Des cas de transmission par le sperme se sont déjà produits jusqu'à sept semaines après la guérison clinique du malade. La transmission peut se produire chez des personnes ayant manipulé des primates infectés par le virus, morts ou vivants. Sous des conditions expérimentales, le virus arrive aussi à se propager par des gouttelettes ou des particules aérosol.

L'origine des épidémies se fait par le biais des grands singes de la forêt équatoriale ; ceux-ci sont contaminés par des fientes ou des morsures de trois espèces de chauves-souris qui sont porteuses du virus sans en présenter les symptômes. Les habitants des zones frontalières à la forêt vivent en grande partie de la chasse des grands singes; ils sont contaminés par le sang de leur gibier, ou alors en chassant directement les chauve-souris comme l'Hypsignathus monstrosus pour les manger[1], [2].

Précautions

L'imposition de la quarantaine, l'interdiction d'aller dans les hôpitaux, la suspension de la pratique des soins aux malades et des funérailles mais aussi la mise à l'écart des malades dans des huttes scindées qui sont désinfectées (de l'eau de javel à deux semaines d'intervalle suffit), quelquefois brûlées après la mort de ses occupants, permettent d'endiguer les épidémies. Sur le terrain, il n'existe toujours pas de mesures plus sécuritaires si ce n'est le port du filtre à air.

Les recherches en laboratoires doivent être menées au sein d'installations de confinement de niveau de biosécurité 4. Les laboratoires de niveau 4 sont entièrement autonomes et possèdent un dispositif de ventilation spécialisé, un sas d'entrée et de sortie, des enceintes de protection biologique de classe III, etc. Les procédures sur la stérilisation et la décontamination y sont rigoureusement appliquées et les employés revêtent une combinaison pressurisée.

En Europe, un seul laboratoire a reçu l'autorisation de travailler sur Ébola, en l'an 2000 : le laboratoire P4 Jean Merieux, à Lyon (France).

Symptômes

La fièvre hémorragique Ébola se définit par une soudaine montée de fièvre accompagnée d'asthénie, de myalgie, de céphalées mais aussi de maux de gorge. Commencent ensuite les diarrhées, les vomissements, les éruptions cutanées et l'insuffisance rénale et hépatique. Des hémorragies internes et externes surviennent ensuite, suivies du décès par choc cardio-respiratoire dans 50 à 90 % des cas. Les signes hémorragiques peuvent être particulièrement frustes à type d'hémorragies conjonctivales. Elles peuvent aussi être profuses à type d'hématémèse et de melæna. La contagiosité des malades est par conséquent particulièrement variable quoiqu'il ne suffise que de 5 à 10 particules virales d'Ébola pour déclencher une augmentcation extrême du virus dans un nouvel hôte.

Pouvoir pathogène

La période d'incubation fluctue de 2 à 21 jours (généralement de 5 à 12 jours). Une semaine après le début des symptômes, les virions envahissent le sang et les cellules de la personne infectée. La progression de la maladie entraîne le plus souvent la désagrégation des organes vitaux, surtout les reins et le foie. Ceci provoque des hémorragies internes importantes. La mort survient, peu de temps après, par choc cardio-respiratoire.

Ébola est un parasite qui sature l'ensemble des organes et les tissus de particules virales à l'exception des os et des muscles moteurs. Il forme en premier lieu de petits caillots de sang dans les veines, ce qui ralentit la circulation sanguine. Les caillots se collent ensuite, aux parois des vaisseaux sanguins pour former un «pavage». Plus l'infection progresse, plus les caillots sont nombreux, ce qui bloque les capillaires. Finalement, ils deviennent si nombreux qu'ils bloquent l'arrivée sanguine dans les divers organes du corps. Quelques parties du cerveau, du foie, des reins, des poumons, des testicules, de la peau et des intestins se décomposent alors car elles souffrent d'un manque de sang oxygéné.

Une des particularités d'Ébola est la brutalité avec laquelle il s'attaque aux tissus conjonctifs. Il provoque aussi des taches rouges nommées pétéchies ; ce sont des hémorragies sous-cutanées. Il se multiplie dans le collagène de la structure de la peau. Les sous-couches de la peau meurent et se liquéfient ce qui provoque des bulles blanches et rouges dites maculopapulaires. À ce stade, le simple fait de toucher la peau la déchire tant elle est amollie. La bouche débute, elle aussi, à saigner. L'hémorragie s'écoule par les glandes salivaires et les gencives. La surface de la langue pèle et s'arrache au cours des vomissements.

Le cœur saigne et les muscles qui l'entourent s'affaissent. Le sang s'écoule dans les cavités cardiaques et sort du muscle cardiaque à chaque battement de cœur en immergeant la cavité thoracique. Le cerveau est encombré de cellules mortes et de sang ce qui provoque un "ramollissement cérébral". Le virus déclenche une nécrose rampante attaquant l'ensemble des organes internes, le foie et les reins étant les plus durement touchés. Le foie vire au jaune, se gonfle, se liquéfie pour finalement se rompre. Les reins cessent de fonctionner tant ils sont saturés de cellules mortes et de caillots de sang. L'urée, faute de pouvoir être éliminée, intoxique le sang. La rate n'est plus, quant à elle , qu'un énorme caillot de sang de la grosseur d'une balle de tennis.

Les femmes, en plus d'avoir les lèvres bleues et gonflées, souffrent d'hémorragies vaginales massives. Si elles sont enceintes, le fœtus est spontanément expulsé. L'enfant, infecté lui aussi par le virus, naît les yeux rouges et le nez en sang. Pour les hommes, ce sont les testicules qui tournent au bleu et gonflent, leur sperme est infecté par le virus.

Après le décès, le cadavre se détériore particulièrement vite puisque la majorité des organes sont déjà partiellement ou totalement morts depuis au moins quelques jours. La peau et les organes sont surchauffés par la fièvre incessante des deux dernières semaines et sont parsemés de zones mortes. Endommagés par les convulsions et les tremblements ayant précédés la mort, ils commencent à se liquéfier. Ils sont saturés de particules virales du virus Ébola.

Traitement

Il n'existe aucun traitement curatif et l'évolution en est généralement fatale.

Un vaccin vivant atténué expérimental donne des résultats encourageants chez le singe[3]. Il a été administré en mars 2009 à un chercheur œuvrant sur le virus et qui s'est contaminé accidentellement. L'évolution en a été favorable[4].

Réservoir

Des chercheurs de l'IRD (Institut de recherche pour le développement) ont identifié, pour une toute première fois, un réservoir naturel potentiel du virus Ébola chez des chauves-souris, surtout l'espèce de la roussette d'Égypte[5]. Des anticorps du sous-type Zaïre ont été détectés dans le sérum de trois espèces de chauves-souris frugivores tropicales : l'hypsignasthus monstrosus[6], l'Epomops franqueti[7] et la Myonycteris torquata[8]. Les résultats des recherches prouvent aussi la présence de séquences d'ARN viral dans le foie et la rate de ces mêmes petits mammifères volants. Cette présence démontre que ces chauves-souris sont porteuses du virus sans pour tout autant être malades, les désignant alors comme réservoir naturel potentiel du filovirus Ébola. Jusqu'désormais, on pensait que les chauves-souris contaminaient en premier lieu un autre animal avant que le virus n'atteigne l'homme. Une étude menée par l'équipe d'Éric Leroy, directeur de recherche à l'IRD, montre qu'elles peuvent contaminer directement l'homme. «La plupart des ethnies d'Afrique centrale chassent et consomment les chauves-souris, qui forment pour elles une importante source de protéines», rappelle Éric Leroy. Le scientifique espère organiser un programme de capture de chauves-souris, pour vérifier si elles sont porteuses du virus. «Cela nous permettrait de définir des zones à risques sur leur parcours et de mettre en place des équipes de sensibilisation pour informer les villageois.»

Ébola et culture populaire

Vu sa particulièrement grande virulence, sa mortalité particulièrement importante et ses symptômes «impressionnants», le virus Ebola est devenu l'une des meilleures incarnations de la peur moderne de danger biologique, à savoir celle d'un virus pandémique qui provoquerait à lui seul et via les moyens de transport humains, un désastre à l'échelle mondiale. Ceci a valu à Ebola, à l'instar du charbon ou de la variole d'être le «sujet principal» de nombreux films et de romans catastrophes exploitant le sujet. Le virus fictif'Motaba'du film Alerte ! s'en inspire.

Le réalisateur de 28 jours plus tard a aussi déclaré s'être inspiré des effets de l'Ebola sur les victimes humaines par souci de réalisme.

Il est aussi le remplaçant du charbon dans le roman de Tom Clancy Sur ordre qui fut plébiscité pour avoir décrit à l'avance les événements du 11 septembre 2001.

Dans le jeu "Resident Evil", le virus Ebola est le virus souche du virus Précurseur.

Voir aussi

Liens externes

Références

  1. Des chauves-souris réservoir du virus Ebola Fiche 231 - décembre 2005 sur le site de l'IRD (Institut de recherche pour le développement). Site consulté le 03/03/2009
  2. Éric Leroy et al., Les chauves-souris, réservoirs du virus Ebola : le mystère se dissipe, dans Médecine/Science, janvier 2006, volume 22, n° 1. Site consulté le 03/03/2009
  3. Feldmann H, Jones SM, Daddario-DiCaprio KM, Geisbert JB, Ströher U, et als. Effective Post-Exposure Treatment of Ebola Infection, PLoS Pathog, 2007;3 (1)  : e2. doi :10.1371/journal. ppat. 0030002
  4. Tuffs A, Experimental vaccine may have saved Hamburg scientist from Ebola fever, BMJ, 2009;338 :b1223
  5. Rousettus
  6. Hypsignathus
  7. Epomops
  8. Myonycteris

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"Ebola virus"

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