Tremblante du mouton

La tremblante du mouton, aussi nommée gratte ou scrapie est une maladie animale à prions, du groupe des encéphalopathies spongieuses transmissibles, qui atteint les petits ruminants, chat, bovin, wapiti, cerf, élan, vison.



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Médecine vétérinaire - Intoxication alimentaire - Encéphalopathie spongiforme

La tremblante du mouton, aussi nommée gratte ou scrapie (mot anglais qui vient du verbe to scrape qui veut dire gratter) est une maladie animale à prions, du groupe des encéphalopathies spongieuses transmissibles (ESST), (analogue à l'ESB) qui atteint les petits ruminants (ovins, caprins), chat, bovin, wapiti, cerf, élan, vison.. C'est une maladie mortelle qui se définit par la naissance de troubles du comportement liés à une atteinte du dispositif nerveux central. Les prions infectieux font partie des «agents transmissibles non conventionnels (ATNC)» et sont dits «prions pathogènes».

Histoire

Cette maladie a été diagnostiqué la première fois en Grande-Bretagne et en Europe en 1732, date de son apparition chez des chèvres et moutons dans un élevage anglais. En 1936, deux vétérinaires français, Cuille et Chelle, ont établi que cette maladie était causée par «un agent non conventionnel» présent dans le cerveau et la mœlle des animaux malades et qu'elle était inoculable et transmissible dans certaines conditions à d'autres moutons. Depuis, cette maladie affecte les cinq continents et son incidence peut atteindre 30% dans certains troupeaux du Royaume-Uni.

Aucun cas de transmission à l'homme n'a été signalé depuis plus de deux siècles. Mais l'identification de l'agent infectieux (le prion) est particulièrement récente. On n'a jusqu'désormais jamais démontré la possibilité d'une transmission à l'Homme ou à d'autres animaux, mais elle ne peut être exclue avec certitude.

Géographie

En France, la tremblante est présente sur la totalité du territoire avec cependant une prédominance dans le Sud, région qui comprend la plus forte densité d'élevages ovins.

La transmission de la tremblante s'effectue principalement de la mère au jeune par la voie placentaire, mais également via le lait chez les ovins et les caprins. Le temps d'incubation est particulièrement long (à 2 à 5 ans certainement), ce qui rend la détection précoce de la maladie complexe.

Les symptômes sont en premier lieu par nerveux (tremblements, difficultés de locomotion) progressivement accompagnés de troubles plus graves du comportement, locomoteurs, et de la sensibilité qui amènent en deux à six mois à la mort.

Diagnostic

Il ne peut être confirmé avec certitude que sur l'animal mort, par un examen histopathologique servant à mettre en évidence des lésions spongiformes du cerveau caractéristiques de ce groupe de maladies.

Prévalence

A titre d'exemple, la France a signalé 249 cas du 1er janvier au 22 août 2006, pour 245 689 ovins et 108 126 caprins analysés durant cette période (source DGAL)

Risque éco-épidémiologique et sanitaires

Fin février 2006, le Laboratoire national de référence pour les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) a isolé sur deux cerveaux de moutons venant de la Nièvre et de la Vienne une souche de prion différente de celles généralement trouvée. Le Laboratoire européen de référence de Weybridge (Royaume-Uni) a confirmé que les caractéristiques de ce prions étaient inhabituelles, mais différente des souches d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Des test d'inoculation à des souris détermineront la pathogénicité de ce prion avec des résultats attendus pour le 1er trimestre 2007.
En mars 2006 le laboratoire alertait la Commission européenne, suite à la découverte d'un cas identique sur un mouton venant de Chypre. La commission a demandé des tests supplémentaires.

En mai 2004, selon une étude française publiée dans la revue britannique Nature, on a aussi trouvé des prions pathogènes dans les muscles de moutons atteints de tremblante. Ces prions avaient une configuration protéique anormale. Le taux de ces prions dans les cellules musculaires est 5000 fois inférieur à celui trouvé dans le cerveau ou les ganglions lymphatiques et il ne modifie pas selon les auteurs le risque de transmission de la maladie à l'Homme. Cette découverte soulève cependant des inquiétudes car il a été démontré expérimentalement que l'ESB est transmissible au mouton, quoique cela n'ait jamais été vérifié dans la Nature ou en élevage. Or en présence de prions suspects, aucun test ne sert à distinguer la tremblante de l'ESB sur des animaux vivants. Certaines souches de moutons semblant naturellement résistantes à la tremblante (ainsi qu'à l'ESB), il a été proposé une prévention par sélection génétique car le caractère semble héréditaire (mais une contagion est envisageable).

La surveillance des EST a été renforcée chez les ovins et les caprins à l'équarrissage ainsi qu'à l'abattoir. Les troupeaux d'origine de ces deux moutons ont été isolés et restent sous surveillance.
La vente d'ovins et de caprins atteints de tremblante est interdite, mais celle du lait est resté autorisée. Or selon l'EFSA, plusieurs rapports et avis récents laissent penser qu'en cas de présence d'animaux infectés dans un troupeaux, il y a risque d'exposition d'autres animaux, mais également de l'Homme aux prions pathogènes (via le lait), ceci bien avant la naissance de signes cliniques chez les animaux. On n'a cependant pas de données servant à confirmer ou infirmer que ce prion soit pathogène pour l'homme. Le groupe scientifique interrogé par l'EFSA a recommandé «de plus amples études afin d'évaluer le risque d'exposition via le lait, surtout en ce qui concerne la tremblante atypique et l'ESB».

En novembre 2008, la Commission européenne a par conséquent proposé[1] - par précaution - d'interdire à la vente le lait d'ovins et de caprins atteints de tremblante. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a dans un avis souligné un risque potentiel de transmission du prion via les produits laitiers de chèvres ou brebis, confirmant les conclusions d'une étude britannique antérieurement publiée.

En France, l'Afssa a préconisé que les laits et produits laitiers provenant de troupeaux suspects ne puissent être consommés, mesure qui concernait début 2008 une dizaine de troupeaux français (sur plus de 10.000 troupeaux laitiers ovins et caprins).

Notes et références

  1. L'EFSA évalue le risque potentiel d'EST dans le lait des petits ruminants (Communiqué 2008 11 06)

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