Mulesing

Le mulesing est une technique chirurgicale d'ablation d'une partie de la peau périanale des moutons. Le mulesing est une pratique courante en Australie comme un moyen de diminuer l'incidence de la myase sur les moutons mérinos dans les régions où la myase est commune.



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Médecine vétérinaire - Élevage ovin

Le mulesing est une technique chirurgicale d'ablation d'une partie de la peau périanale des moutons[1] [2]. Le mulesing est une pratique courante en Australie comme un moyen de diminuer l'incidence de la myase sur les moutons mérinos dans les régions où la myase est commune[2].

L'association des vétérinaires australiens reconnaît que le mulesing n'est pas l'idéal mais il l'estime indispensable comme un compromis "entre une opération douloureuse sur le coup pour l'animal mais avec des avantages à long terme pour son bien-être", une opinion partagée par la Société royale pour la prévention de la cruauté envers les animaux australienne [3]. L'association des vétérinaires australiens appuie résolument le "développement et la mise en œuvre de solutions de rechange qui sont moins douloureuses. "[4] Certains défenseurs du bien-être animal sont résolument opposés au mulesing, et disent que la pratique est cruelle et douloureuse, et qu'il existe des solutions de remplacement plus humaines[3].

Cette pratique a entrainé un boycott de la laine australienne et , au début du mois de novembre 2004, les représentants de l'industrie lainière australienne se sont réunis et ont voté pour éliminer la pratique du mulesing en Australie d'ici le 31 décembre 2010[5][2]. Le mulesing est déjà en voie de disparition en Nouvelle-Zélande[6]

Histoire

La technique du mulesing est appelée selon John WH Mules, qui en a élaboré les règles de principe[7]. Tandis qu'il tondait une brebis qui avait subi plusieurs attaques de myase, Mules lui coupa avec ses cisailles une partie de la peau de son arrière-train. Après avoir effectué cette pratique sur d'autres moutons, Mules remarqua qu'elle empêchait la survenue de la myase. La procédure a été perfectionnée et expérimentée sur d'autres animaux et on a démontré que cette technique réduisait bien la fréquence de la maladie. Son utilisation a été accepté en Australie dans les années 1930. Cette pratique contribue par conséquent largement à la prévention de la myase dans l'environnement australien. En Australie, on estime que la principale mouche responsable de la myase, Lucilia cuprina, a été importée d'Afrique du Sud au XIXe siècle[8].

Au départ, le mulesing était réalisé sur des moutons après le sevrage, car on le jugeait «trop douloureux» pour les agneaux. Cependant, les agneaux semblent mieux supporter le procédé que les vieux moutons car la quantité de peau retirée sur les jeunes agneaux est particulièrement faible, et ils sont en plus protégés pendant leur première année d'existence. Pour les agneaux de plus de deux mois, la période d'inconfort semble durer à peu près deux semaines période au bout de laquelle la cicatrisation est presque, si ce n'est , complète. Les codes de bonne pratique interdisent le mulesing pour les ovins de plus de 12 mois[2].

Méthode

Le mulesing est une intervention chirurgicale effectuée par une personne qui a obtenu le diplôme l'autorisant à pratiquer l'opération[2].

Tandis que l'agneau est immobilisé (généralement dans un berceau de marquage), la peau plissée de l'arrière train de l'animal est retirée jusque dans la région supérieure des pattes postérieures. Originellement, la procédure était effectuée avec les cisailles métalliques utilisées pour la tonte mais il existe désormais des cisailles conçues particulièrement pour le mulesing. Dans le même temps, la queue est coupée et le moignon restant dénudé[9]. Les découpes sont faites en ne touchant pas au tissu musculaire sous-jacent.

Le New South Wales Department of Primary Industries indique, dans son mode opératoire normalisé que, "si l'opération entraîne une douleur, aucune mesure de soulagement de la douleur avant ou après le geste n'est obligatoire". Si les antiseptiques, les anesthésiques et les analgésiques ne sont pas obligatoires pendant ou après la procédure, ils sont cependant fréquemment appliqués[1][2]. Le produit autorisé le plus utilisé pour soulager la douleur au cours de la procédure est le Tri-Solfen. Son utilisation est autorisée[10] pour les vétérinaires et les employés de l'industrie ovine, tels que les éleveurs et les personnels chargés de l'opération[11].

Après ablation étendue et profonde de la peau qui est localisée autour de l'anus (et de la vulve chez les brebis) la zone guérit et laisse place à un tissu cicatriciel qui n'est pas souillé par les fæces ou les urines. La majorité des moutons ont une ablation de peau plus limitée qui n'enlève pas toute la peau, mais tout simplement supprime les replis laissant en place des espaces de peau et de laine[9].

Quand les consignes et procédures mises au point par le CSIRO sont appliquées, les agneaux subissent cette opération quelques semaines après l'apparition. L'opération prend une à deux minutes. L'habitude est de faire cette opération en même temps que d'autres procédures telles que le marquage aux oreilles, le racourcissement de la queue et la vaccination. Parce que la méthode ne supprime que la peau, sans toucher aux structures charnues sous-jacentes, les pertes de sang sont minimes et se limitent fréquemment à un petit saignement sur les bords de la coupe.

Après l'opération, les agneaux doivent être mis dans les pâturages propres. Les brebis et les agneaux de lait doivent avoir un minimum de perturbations jusqu'à la guérison complète de l'ensemble des blessures (environ quatre semaines). La surveillance doit être effectuée à distance[2].

Le mulesing doit être achevé bien avant la saison de prolifération des mouches sinon il faut prévoir d'effectuer une protection chimique pour diminuer les risques de contamination pour les agneaux et brebis.

Les agneaux qui sont abattus peu de temps après le sevrage n'ont le plus souvent pas besoin de mulesing car ils peuvent être protégés par un simple traitement chimique pour le court moment où ils sont menacés par la maladie[12].

Références

  1. Standard Operating Procedures - sheep Mulesing, New South Wales Department of Primary Industries. Consulté le 01 03 2008
  2. Primary Industries Ministerial Council, The Sheep, CSIRO Publishing, p.  p17-23 
  3. Hogan, Jesse : Farmers ridicule US wool ban, The Age (15 10 2004). Consulté le 01 03 2008.
  4. Jenny Palmer, «AVA applauds industry decision on sheep», 17 novembre 2004, Australian Veterinary Association. Consulté le 10 01 2007
  5. Peter Wilkinson, «In the News», 8 novembre 2004, Australian Wool Growers Association. Consulté le 09 01 2007
  6. Tara De Landgrafft, «New Zealand farmers on the ball with bare breech breeding», 24 avril 2007, ABC Rural News, Australian Broadcasting Corporation. Consulté le 01 05 2007
  7. Australian wool in animal rights row, 20 07 2005, BBC. Consulté le 07 11 2007
  8. Jules Dorrian, «Battling the blowfly – plan for the future», 3 juin2006, Australian Wool Innovation, (ISBN 1920908218) . Consulté le 09 01 2007
  9. (en) Livestock & Grain Producers Assoc., Sheep Production Guide, Macarthur Press, Parramatta, 1978 
  10. http ://permits. apvma. gov. au/PER8660. PDF
  11. Eddie Ripard, «AVA welcomes mulesing pain relief», 29 août 2005, Australian Veterinary Association. Consulté le 10 01 2007
  12. Modèle :Cite paper

Liens externes

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"The Six Myths of Mulesing"

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