Syndrome d'immunodéficience acquise

Le Syndrome de l'ImmunoDéficience Acquise, plus connu sous son acronyme SIDA, est le nom d'un ensemble de symptômes consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du dispositif immunitaire par un rétrovirus.



Catégories :

VIH - Sida - Pandémie

Syndrome d'immunodéficience acquise
Classification et ressources externes
Le ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida.
CIM-10 B24.
CIM-9 042
DiseasesDB 5938
MedlinePlus 000594
eMedicine emerg/253 
MeSH D000163

Le Syndrome de l'ImmunoDéficience Acquise, plus connu sous son acronyme SIDA[1] (en anglais : AIDS, acronyme de Acquired Immune Deficiency Syndrome), est le nom d'un ensemble de symptômes consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du dispositif immunitaire par un rétrovirus. Le SIDA est le dernier stade de l'infection par ce virus et finit par la mort de l'organisme infecté, des suites de maladies opportunistes.

Il existe plusieurs rétrovirus responsables du sida, chacun infectant une espèce spécifique[2]. Le plus connu d'entre eux est le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) infectant l'Homme. Les autres virus sont , parmi d'autres, le VIS infectant les singes et le VIF pour le chat.

Trois modes de transmission ont été observés :

Une pandémie s'est développée à partir de la fin des années 1970, faisant de cette maladie un des plus graves problèmes sanitaires mondiaux. La prévention, telle que l'usage du préservatif, forme de loin la meilleure option, car il n'existe aujourd'hui aucun vaccin servant à se protéger du virus, et les traitements antiviraux disponibles aujourd'hui ne permettent aucune guérison. Quoiqu'ayant une certaine efficacité, ils ne peuvent que retarder la venue du stade «sida», en ralentissant la prolifération du VIH au sein de l'organisme. De plus, ces thérapeutiques, coûteuses, ne sont aisément accessibles que dans les pays développés qui peuvent assurer la charge financière ; dans les pays en développement, plus de 95 % des patients ne bénéficient actuellement d'aucun traitement efficace. C'est pour cette raison que l'ONU, à travers son programme ONUSIDA, a fait de la lutte contre le sida une de ses priorités.

Le VIH est étroitement lié aux virus entraînant des maladies identiques au sida chez les primates, le virus d'immunodéficience simien (VIS). Il existe plusieurs théories sur l'origine du sida, mais il est couramment admis que le VIH-1 est une mutation du VIS. Ce dernier infecte surtout les chimpanzés Pan troglodytes, qui sont des porteurs sains du VIScpz. La transmission chez l'homme a été rendue envisageable par une mutation du virus.

Les études scientifiques ont suggéré que le virus serait apparu originellement en Afrique de l'Ouest, mais il est envisageable qu'il y ait eu plusieurs sources initiales différentes. Le premier échantillon recensé du VIH fut recueilli en 1959 à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa), dans l'actuelle République démocratique du Congo. Parmi les premiers échantillons recueillis, on compte aussi le cas d'un Américain homosexuel en 1969 et d'un marin hétérosexuel norvégien en 1976.

Au début de l'épidémie, des recherches ont été entreprises pour déterminer le patient zéro qui aurait propagé le virus aux États-Unis. Pendant un temps les soupçons se sont portés sur Gaétan Dugas, un steward canadien homosexuel qui est mort le 30 mars 1984. Une étude fait remonter l'entrée du VIH aux États-Unis vers 1969, par un immigré haïtien célibataire[3].

Les premiers signes de l'épidémie remontent à la fin des années 1970, quand des médecins de New York et de San Francisco s'aperçoivent que nombreux sont leurs patients homosexuels souffrant d'asthénie, de perte de poids et quelquefois même de forme rare et atypique de cancer (comme le sarcome de Kaposi qui s'attaque aux leucocytes). L'existence d'un problème sanitaire est avérée en juillet 1981 quand le Center for Disease Control and Prevention (CDC) d'Atlanta relève une fréquence anormalement élevée de sarcomes de Kaposi, surtout chez des patients homosexuels. La naissance d'un nouveau virus est évoquée dès 1982.

En 1983, l'équipe du Professeur Jean Claude Chermann de l'Institut Pasteur, sous la direction de Luc Montagnier, découvre et isole le VIH.

L'origine virale ne sera pas d'emblée évoquée et l'hypothèse d'une intoxication par des produits comme les poppers (stimulant sexuel contenant du nitrite d'amyle) a pu être émise au début, car les six premières personnes malades en avaient toutes été de gros consommateurs. De même, l'identification du virus responsable a été complexe, énormément de scientifiques parlant d'HTLV comme cause de l'épidémie. S'emparant de la découverte, la presse a commencé par désigner le virus par la périphrase de «cancer gay», avant de revenir sur ce préjugé. C'est à la même période que de nombreux transfusés sont contaminés par des lots de sang contenant le VIH. En quelques années, le virus va s'étendre pour finir par toucher l'ensemble des couches de la population.

Seules les campagnes d'information sur les comportements à risque, les méthodes de propagation de la maladie et en particulier les moyens de protection permettront aux pays développés d'enrayer la progression (sans cependant pouvoir la bloquer). La prise de conscience générale doit aux populations homosexuelles son déploiement rapide ; en effet, de nombreux mouvements, tels que celui d'Act Up, d'AIDES, et des vedettes mondiales ont forcé la visibilité, incitant les dirigeants politiques à engager de véritables recherches scientifiques.

Dès le début du XXIe siècle, le sida se transforme en une pandémie. Il y a eu de 1981 à 2006 à peu près 25 millions de morts dues aux maladies en rapport avec le sida[4]. En 2007, l'épidémie semble marquer le pas, le nombre de séropositifs ayant sensiblement diminué de 38, 6 millions en 2006 à 33, 2 millions de personnes séropositives[5]. L'ONUSIDA indique cependant que cette diminution provient d'une meilleure utilisation des outils statistiques, et met en garde contre un optimisme exagéré.

Les principales victimes sont aujourd'hui les habitants des pays en voie de développement. Les raisons sont multiples et fluctuent d'un pays à l'autre : tourisme sexuel pour l'Asie du Sud-Est, absence d'information de la population sur les facteurs de risque de transmission (surtout en Afrique Noire), convictions religieuses interdisant l'utilisation des moyens de protection tels que le préservatif, refus de l'abstinence ou relations hors mariage, manque de moyens ou de volonté pour faire de la prévention et informer les populations (essentiellement en Afrique et en Asie), ou alors refus d'admettre les faits.

Les trois modes de transmission du VIH ont chacun leurs particularités :

La transmission par voie sexuelle 

La plupart des infections par le VIH ont été ou sont toujours acquises à l'occasion de rapports sexuels non protégés. La transmission sexuelle se fait par contact entre les sécrétions sexuelles (ou du sang contaminé par le virus) et les muqueuses génitales, rectales ou buccales. La probabilité de transmission fluctue selon le type de rapport sexuel avec une personne infectée entre 0, 00005 et 0, 005 par acte sexuel, 0, 0067 pour le partage de seringue avec un toxicomane séropositif et 0, 9 pour la transfusion sanguine avec du sang contaminé[6]. Le meilleur moyen de protection contre le VIH dans ce mode de transmission est le préservatif. Suite à la synthèse de plusieurs études, il a été montré que l'usage du préservatif lors de chaque rapport et de manière correcte fait baisser le risque d'infection de 85 %[7].

La transmission par voie sanguine 

Ce mode de contamination concerne tout spécifiquement les usagers de drogues injectables, les hémophiles et les transfusés. Les professionnels de santé (soins infirmiers, laboratoires) sont aussi concernés, quoique plus rarement. Il ne faut pas négliger les risques de contamination par aiguilles souillées et non ou mal désinfectées (tatouages).

La transmission de la mère à l'enfant au cours de la grossesse 

La transmission mère-enfant du virus peut survenir in utero dans les dernières semaines de la grossesse, et au moment de l'accouchement. À noter une tendance à la fausse séropositivité chez les multipares[8]. En l'absence de traitement, le taux de transmission, entre la mère et le fœtus, avoisine les 20 %. L'allaitement présente aussi un risque supplémentaire de contamination du bébé, de l'ordre de 5 %, ce qui explique qu'il soit déconseillé en cas d'infection de la mère. Cependant, trois études récentes, l'une menée par PJ. Illif & al. au Zimbabwe[9], l'autre par H. Coovadia en Afrique du Sud[10], la dernière par M. Sinkala et al. en Zambie[11], montrent que l'allaitement exclusif précoce diminué le risque global de transmission postnatale à 4 % et accroît la survie des enfants. Aujourd'hui, les traitements disponibles alliés à une césarienne programmée ont réduit ce taux à 1 %[12]. Les résultats sont plus mitigés dans les pays en voie de développement[13], [14], le risque de transmission postnatale diminuant grâce à l'utilisation de la Névirapine jusqu'à 13 % selon HIVNET012, 18 % selon Quaghebeur et al.

Le VIH désorganise le dispositif immunitaire en infectant les lymphocytes T CD4+. Ces cellules sont en effet les «coordinatrices» de la réponse immunitaire : elles jouent un rôle particulièrement central. La mort des cellules infectées est consécutive au détournement de la machinerie des lymphocytes, qui ne peuvent plus fabriquer leurs propres molécules, ainsi qu'à la destruction de l'intégrité membranaire au moment de la sortie des virus neo-formés. D'autre part, les cellules infectées exposent à leur surface membranaire des protéines virales (complexe Env). Ces protéines sont reconnues par des cellules immunitaires saines et s'accolent au lymphocyte infecté. S'ensuit un processus de «baiser de la mort» (kiss of death) par lequel la cellule saine est détruite par activation de la voie de l'apoptose[15]. Dans ce sens, Luc Montagnier rappelle lors d'un colloque (Bruxelles, décembre 2003)  : «la mort massive des lymphocytes T4 n'est pas due à l'infection directe des cellules par la souche virale, qui est alors peu cytopathogène, mais à des mécanismes indirects touchant les cellules CD4+ non infectées. Un des médiateurs de cette apoptose est l'existence d'un fort stress oxydant caractérisé par une prévalence de molécules oxydantes (radicaux libres) sur les défenses antioxydantes de l'organisme[16]».

En l'absence de traitement, la quasi totalité[17] des patients infectés par le VIH évolue vers le sida, phase ultime de la maladie. La durée d'évolution vers le sida a semblé être de deux ou trois ans au début de la pandémie, mais est plutôt de l'ordre de 10 ans, mais aussi l'ont montré des études faites en Ouganda[18]. Les raisons de la latence de la naissance de la maladie demeurent inexpliquées de façon satisfaisante.

Il existe deux classifications pour décrire la progression de l'infection VIH, fondées sur les manifestations cliniques et les anomalies biologiques.

Classification en stades cliniques proposée par l'OMS

Stade clinique 1
  • Patient asymptomatique.
  • Adénopathies persistantes généralisées.
Stade clinique 2
  • Perte de poids inférieure à 10 % du poids corporel.
  • Manifestations cutanéomuqueuses mineures (dermite séborrhéique, ulcérations buccales récurrentes).
  • Zona au cours des 5 dernières années.
  • Infections récidivantes des voies respiratoires supérieures.
Stade clinique 3
Stade clinique 4

Classification CDC (Centers for Diseases Control) modifiée en 1993

Catégorie A
  • Séropositivité aux anticorps du VIH en l'absence de symptômes (avant 1993, la séropositivité asymptomatique ne rentrait pas dans la classification «sida»)
  • Lymphadénopathie généralisée persistante
  • Primo-infection symptomatique
Catégorie B
  • Manifestations cliniques chez un patient infecté par le VIH, ne faisant pas partie de la catégorie C et qui répondent au moins à l'une des conditions suivantes :
    • elles sont liées au VIH ou indicatives d'un déficit immunitaire ;
    • elles ont une évolution clinique ou une prise en charge thérapeutique compliquée par l'infection VIH. (Cette catégorie correspond aux stades cliniques 2 et 3 de l'OMS).
Catégorie C
  • Cette catégorie correspond à la définition du sida chez l'adulte. Les critères cliniques sont les mêmes que le stade clinique 4 de l'OMS.

Les divers modes de transmission du VIH sont désormais idéalement connus.

Il n'existe, à ce jour, aucune vaccination efficace contre le sida.

Prévention de la transmission par voie sexuelle

Panneau pédagogique sur la prévention au Tchad financée par Taïwan. Rédigé en anglais tandis que le Tchad est un pays francophone

  • Les rapports réceptifs sont plus à risque que les rapports insertifs, et les rapports anaux réceptifs sont ceux qui comportent le risque de transmission le plus élevé. Selon le ministère de la santé français, la probabilité de transmission par acte fluctue de 0, 03 % à 0, 07 % dans le cas de rapport vaginal réceptif, de 0, 02 à 0, 05 % dans le cas de rapport vaginal insertif, de 0, 01 % à 0, 185 % dans le cas de rapport anal insertif, et de 0, 5 % à 3 % dans le cas de rapport anal réceptif[19].
  • Les infections sexuellement transmissibles (IST) facilitent la transmission du virus VIH, par les micro-ulcérations et l'inflammation qu'elles entraînent localement. Répondent à cette définition, la syphilis, la gonococcie, la chlamydiose (CT), l'herpès virus (HSV), la papillomatose et la trichomonase.
  • Être déjà séropositif pour le VIH ne protège pas d'une surinfection VIH par une nouvelle souche virale potentiellement plus virulente.
  • Les rapports oro-génitaux ne sont pas dénués de risques. Plusieurs cas prouvés de transmission du VIH au cours de rapports oro-génitaux, principalement par fellation passive, mais également comparé oro-anal, ont été rapportés.
  • Les personnes séropositives ne souffrant d'aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral efficace, c'est-à-dire ayant une virémie indétectable depuis au moins six mois, ne risquent de transmettre le VIH par voie sexuelle que de façon négligeable, avec un risque inférieur à 1 sur 100 000[20].

Lors d'une relation sexuelle, seuls les préservatifs, qu'ils soient masculins ou féminins, protègent du VIH et des principales infections sexuellement transmissibles. Ils doivent être utilisés lors de tout rapport sexuel avec pénétration (quelle soit vaginale, anale ou buccale), avec un partenaire séropositif ou dont le statut sérologique est inconnu.

Préservatif masculin
  • Le préservatif masculin : La condition pour son efficacité est qu'il soit utilisé correctement à chaque rapport. Les lubrifiants à base de corps gras, comme la vaseline, des pommades ou des crèmes, ou alors du beurre, doivent être proscrits car ils fragilisent les préservatifs en latex et augmentent les risques de rupture. Il faut leur préférer des lubrifiants à base d'eau. Il est préférable d'utiliser un préservatif non lubrifié pour la fellation. Il est d'autre part indispensable de vérifier sur la pochette du préservatif l'inscription de la date de péremption et d'une norme reconnue (CE-EN 600 pour l'Union européenne).
  • Le préservatif féminin : Il représente une alternative au préservatif masculin. Il est en polyuréthane — ce qui autorise les lubrifiants à base de corps gras ou aqueux — avec un anneau externe et interne. Il se place à l'intérieur du vagin grâce à un anneau souple interne. Il peut être mis en place dans le vagin ou dans l'anus quelques heures avant un rapport sexuel, et n'a pas besoin d'être retiré tout de suite après le rapport, à l'inverse du préservatif masculin. Le principal obstacle à sa diffusion reste son coût élevé.

L'usage du préservatif permet une diminution du risque d'infection[21], [22], [23].

Si l'abstinence protège bien entendu à 100%, l'efficacité des campagnes d'informations prônant seulement une abstinence sexuelle n'a pas été démontrée dans les pays à hauts revenus où l'ensemble des formes de prévention sont disponibles. Il n'est par conséquent pas envisageable de savoir à quoi ont eu recours les personnes concernées par les études[24].

Prévention de la transmission du VIH chez les usagers de drogues

L'usage de drogue peut permettre la contamination par le partage de seringues par exemple, avec au moins une personne infectée mais qui plus est certaines drogues peuvent avoir en elles-mêmes une action nocive sur le dispositif immunitaire ; le risque pour la santé peut par conséquent être double. Ici encore, certains prônent l'abstinence alors que d'autres, jugeant que cette position n'est pas réaliste, préfèrent mettre à disposition des toxicomanes un matériel stérile ou des traitements de substitution.

  • La meilleure façon est bien bien entendu d'éviter de consommer des drogues, de quelque sorte que ce soit. Les drogues comme la cocaïne, l'héroïne, le cannabis, etc, sont des corps toxiques étrangers. Elles provoquent par conséquent une réponse immunitaire plus ou moins aiguë, dépendant de la nature de la substance, de sa concentration et de la fréquence à laquelle elle est consommée. A titre d'exemple, le THC présenterait surtout des effets immunosuppresseurs sur les macrophages, les cellules NK et les lymphocytes T[25]. L'ecstacy a aussi des effets néfastes sur les cellules CD4+ du dispositif immunitaire[26].
  • Le partage et la réutilisation de seringues usagées et souillées par du sang contaminé forment un risque majeur de contamination par le VIH, mais également par les virus des hépatites B et C. En France, des mesures de réduction des risques ont été mises en place : vente libre de seringues (depuis 1987), trousses de prévention contenant le matériel indispensable pour réaliser une injection à moindre risque, mise en place d'automates de distribution et de récupérateurs de seringues, offre de traitements de substitution par voie orale.
  • Le risque d'infection par le virus du sida peut être augmenté quand la personne à l'origine de la contamination est porteur du VIH et d'un virus de l'hépatite (A, B ou C) . Dans ce cas particulièrement spécifique, la surinfection simultanée est même à envisager (voir test VIH).
  • Pour prévenir ces contaminations, il est essentiel de ne pas partager le matériel d'injection ou d'inhalation. Ceci comprend les seringues, les cotons, les cuillères et cupules, eau de dilution de la drogue, mais également les pailles et les pipes à crack, en particulier si elles sont ébréchées. Le matériel d'injection doit être à usage unique ou désinfecté à l'eau de Javel domestique en cas de réutilisation.

L'efficacité de ces mesures reste cependant controversée : par exemple, certaines études[27] ont montré qu'à Montréal, ceux qui participent aux programmes «seringues stérilisées» ont apparemment un taux de transmission plus élevé que ceux qui n'y participent pas. De plus, les associations de lutte contre la drogue reprochent à ces mesures de rendre la toxicomanie plus accessible et de ne pas suffisament insister sur les possibilités de désintoxication. Elles mettent en avant que résoudre le problème de drogue, résoudrait un des modes de transmission du sida.

Aujourd'hui, en France, plus d'un séropositif sur deux ignore son état au moment où survient une infection opportuniste. Il n'y a pas de dépistage obligatoire en France, si ce n'est lors d'un don de sang, de sperme ou d'organe. Il est proposé lors du certificat médical prénuptial fait à l'occasion d'un mariage. Chacun est libre de se poser la question de son propre statut sérologique vis à vis du VIH, et d'aller faire un test de dépistage.

Fréquemment, la primo-infection est silencieuse et l'infection à VIH passe inaperçue jusqu'à ce que la maladie SIDA apparaisse ou qu'un test de séropositivité soit effectué. [28]

Article détaillé : Test VIH.

Le diagnostic de l'infection à VIH fait appel à la détection dans le sang des patients des anticorps dirigés contre le VIH. La législation française actuelle exige l'utilisation de deux trousses sérologiques différentes lors du test de dépistage, car le test Elisa, s'il présente une sensibilité de 99, 9 % (c'est-à-dire qu'il ne passera pas à côté d'une personne infectée), peut donner des résultats faussement positifs, surtout lors de grossesses multipares[8], lors de maladie grippale, chez les porteurs de facteur rhumatoïde, etc. Deux tests différents sont par conséquent réalisés issus de deux laboratoires différents. Ces tests sont des tests à limite, c'est-à-dire que la séropositivité est déclarée si le taux d'anticorps dépasse une certaine valeur fixée par le fabricant du test .

Afin d'éliminer le risque de résultat faussement positif, la séropositivité au VIH sera confirmée par un second prélèvement pour confirmation par un Western blot (immunoblot). Le malade est reconnu séropositif si on dépiste à la fois des anticorps dirigés contre les protéines constitutives du virus et contre les protéines internes du virus.

De nouveaux tests de dépistage permettent d'identifier des patients porteurs de l'antigène p24. En effet en cas de prélèvement trop précoce, l'organisme n'a pas fabriqué d'anticorps en quantité détectable, et la recherche de l'Ag p24 ou la mesure de l'ARN-VIH plasmatique permettent un diagnostic plus précoce mais qui doit toujours être confirmé par un second prélèvement.

Il est aussi à noter que les tests de séropositivité dans les pays en voie de développement se diminuent le plus fréquemment à un seul test Elisa effectué auprès des femmes enceintes, qui forment les populations les plus faciles à dépister à l'hôpital.

Une étude[29] a montré que des souris alloimmunes peuvent produire les antigènes GP120 et P24 créés lors d'une infection au VIH, quoiqu'elles n'aient pas été exposées au VIH. Chez l'être humain, on a retrouvé les antigènes GP120, P24 et P17 dans certains tissus placentaires spécifiques (chronic villitis) de femmes à termes non infectées[30].

Les tests de dépistage (Elisa) peuvent se révéler faussement positifs chez les personnes atteintes de lupus (mais aussi d'autres maladie auto-immunes tel qu'il a été confirmé au congrès de Yokohama en 1994) mais cela ne se retrouve le plus souvent pas pour les tests de confirmation (Western blot) [31]. Pendant les mois qui suivent une vaccination anti-grippale (2 à 5 mois), le dépistage peut aussi se révéler faussement positif occasionnellemen, y compris pour les tests de confirmation.

En France

  • Dans les Centres de dépistage anonyme et gratuit CDAG[32].
  • Dans les hôpitaux (Centres de Planification, Centre de la Femme, etc. )
  • Dans les centres de santé universitaires (pour les étudiants)
  • Dans les laboratoires de ville. Le test est remboursé à 100 % sur prescription médicale.

Mesure de l'ARN viral plasmatique

La quantification par PCR (Polymerase Chain Reaction) de l'ARN viral plasmatique est le test servant à suivre l'intensité de la réplication virale dans l'organisme infecté et est nommé charge virale. Ce test , couplé à la mesure du taux de Lymphocytes T CD4+, est utilisé pour suivre l'évolution virologique d'un patient avant ou après la mise sous traitement. Il ne est parfois utilisé comme seul moyen de diagnostic.

On considère qu'une variation de la charge virale n'est significative qu'au-delà de 0, 5 log, soit des variations d'un facteur (multiplication) de 3, 6 à peu près à la hausse ou à la baisse. La charge virale est exprimée en copies par ml.

Évolution de la charge virale et du dispositif immunitaire

Image:Hiv-timecourse-Fr.png

Les valeurs temporelles de la phase de latence clinique (ou phase asymptomatique) ne sont qu'une moyenne. Cette phase peut en effet autant durer 1 an que 16, dépendamment de l'individu.

Référence : Ho DD, Neumann AU, Perelson AS, Chen W, Leonard JM, Markowitz M. Rapid turnover of plasma virions and CD4 lymphocytes in HIV-1 infection. Nature 1995 Jan 12;373 (6510)  :123-6.

Signes cliniques de l'infection au VIH

Les signes cliniques de l'infection au VIH fluctuent selon le stade de la maladie. Dans son ouvrage «Des Virus et des Hommes», le professeur Luc Montagnier indique que cette maladie n'a aucun symptôme spécifique constant.

Manifestations cliniques de la primo-infection

Les symptômes de la primo-infection sont peu spécifiques. Ils apparaissent entre une et six semaines après la contamination, sous forme d'un syndrome pseudogrippal, ou mononucléosique. La fièvre est quasi constante, accompagnée de céphalées, de myalgies, d'asthénie. Les signes cutanéomuqueux associés sont une angine érythémateuse ou pseudomembraneuse comme dans la mononucléose infectieuse, et une éruption cutanée maculopapuleuse touchant principalement le tronc et la face. Peuvent s'y associer des ulcérations cutanéomuqueuses superficielles, en particulier génitales et buccales.

Dans plus de la moitié des cas, apparaissent au cours de la seconde semaine des adénopathies multiples, cervicales, axillaires et inguinales. Des manifestations digestives à type de diarrhée avec douleurs abdominales sont présentes dans un tiers des cas. La durée d'évolution d'une primo-infection est en moyenne de deux semaines.

Manifestations cliniques aux autres stades

En l'absence de dépistage précoce et par conséquent de traitement, tant prophylactique que curatif, de nombreux patients découvrent leur séropositivité au stade sida, à l'occasion de la naissance d'une maladie opportuniste. La liste en est longue : atteintes pulmonaires (pneumocystose, tuberculose, pneumopathie interstitielle lymphoide, lymphome), digestives (diarrhée, cryptosporidiose), neurologiques (toxoplasmose cérébrale, démence à VIH, méningites), dermatologiques (sarcome de Kaposi, dermite séborrhéique), oculaires (rétinite à cytomégalovirus qui peut entrainer une cécité).

Article détaillé : antirétroviral.

Il n'y a pas à l'heure actuelle de traitement servant à guérir du sida, malgré l'existence de traitements comme les trithérapies rétrovirales qui permettent de contenir l'action du virus avec plus ou moins d'efficacité ; on dénombre de nombreux morts chaque jour surtout dans les pays en développement où ces traitements sont difficilement accessibles à cause de leur coût. Des recherches continuent pour la mise au point d'un vaccin, mais les progrès dans ce domaine sont lents.

Les traitements ne sont pas le plus souvent prescrits au début de la séropositivité, car ils présentent des effets indésirables, ainsi qu'une certaine toxicité[33]. On évalue l'obligation de suivre un traitement avec bilans sanguins, surtout le rapport Charge virale/Taux de CD4. Une fois le traitement débuté, il doit être poursuivi avec une très grande régularité (une mauvaise observance peut rendre le virus «résistant»). Les tentatives d'arrêt des traitements n'ont pour le moment pas donné de résultats probants[34].

Les principaux effets indésirables à court terme des multithérapies s'atténuent le plus souvent rapidement : fatigue, maux de tête, troubles digestifs (nausées, diarrhées), fièvre ou plaques rouges sur la peau. Après plusieurs mois de traitement, une lipodystrophie (graisse disparaissant du visage pour aller sur le ventre pour les hommes et les cuisses pour les femmes), des dyslipidémies (augmentation du cholestérol et des triglycérides)  ; ainsi qu'un perturbation du métabolisme glucidique (mauvaise assimilation du sucre) peuvent survenir. Certains de ces effets indésirables peuvent être atténués par une activité physique adaptée[35] ou une adaptation des traitements médicamenteux.

L'espérance de vie actuelle sous traitement chez le sujet jeune infecté peut dépasser 35 ans[36].

Au cours d'une grossesse, le risque de transmission de la mère à l'enfant est de 20 % à 40 %. Ce risque peut être énormément réduit avec un traitement préventif. Un traitement antirétroviral associé à la césarienne ainsi qu'à l'allaitement artificiel sert à diminuer le risque de transmission à moins de 1 %. La durée courte du travail et le délai court de prise en charge après la rupture de la poche des eaux sont des facteurs de protection contre la transmission maternofœtale. Les dernières recommandations facilitant l'allaitement maternel complet jusqu'à l'âge de 9 mois au moins proviennent d'études particulièrement récentes qui montrent que ce dernier diminué le taux de transmission à 4 %[37], [38], [39].

Épidémiologie : le statut actuel

Répartition géographique en 2007
En italique : pour 100 000 hab.
Moyennes entre les estimations hautes et basses (ONUSIDA, décembre 2007)
Région Nouvelles
infections
en 2007
Personnes vivant
avec le VIH
fin 2007
Décès dus
au sida
durant 2007
Amérique du Nord 46 000
8, 6
1 300 000
278, 7
21 000
3, 9
Antilles 17 000
107, 0
230 000
95, 4
11 000
78, 1
Amérique latine 100 000 1 600 000 58 000
Europe de l'Ouest 31 000 760 000 12 000
(France : 400)
Europe de l'Est et
Asie centrale
150 000 1 600 000 55 000
Asie de l'Est et
Pacifique
92 000 800 000 32 000
Asie du Sud et
du Sud-Est
340 000 4 000 000 270 000
Afrique du Nord et
Moyen-Orient
35 000 380 000 25 000
Afrique subsaharienne 1 700 000 22 500 000 1 600 000
Total 2 500 000
63, 1
33 200 000
593, 8
2 100 000
43, 1

Depuis l'année 2002, le sida est reconnu comme une pandémie globale.

Les dernières estimations apportées par le rapport Onusida 2007[40] portent à :

  • 33, 2 millions, le nombre de personnes séropositives dans le monde.
  • 2, 5 millions, le nombre de personnes nouvellement séropositives en 2007.
  • 2, 1 millions, le nombre de personnes mortes du sida en 2007.

Ce qui permet d'estimer à plus de 25 millions le nombre de morts depuis le début de la maladie en 1981. L'organisation note une stabilisation du taux d'infection (c'est-à-dire du nombre de personnes infectées comparé à la population globale), ce qui amène à penser qu'on a atteint le pic de l'épidémie et que celle-ci se stabilise [41]. Cependant, le nombre de personnes infectées a augmenté, à cause de l'augmentation de la population et de l'accès aux trithérapies (qui retarde les décès).

Ces estimations sont obtenues grâce à l'Epimodel[42] utilisé par l'Onusida. L'évolution de la prévalence de la séropositivité est alors obtenue par modélisation utilisant plusieurs paramètres démographiques et médicaux déterminés sur des échantillons de la population, surtout les études antenatales[43].

L'épidémie couvre en Asie rapidement (plus d'un million de personnes ont été nouvellement contaminées dans cette région) et poursuit son expansion en Europe orientale. En s'étendant aux pays les plus peuplés du monde, elle peut avoir des conséquences potentiellement catastrophiques. Tandis que dans les premières années elle touchait essentiellement les consommateurs de drogues injectables, les hommes homosexuels et travailleurs sexuels mais aussi leurs partenaires, ce n'est plus le cas actuellement où la majorité des contaminations sont hétérosexuelles.

Dans les pays occidentaux, la prévalence de la séropositivité a quelque peu diminué, grâce aux campagnes de sensibilisation, mais aussi dans les pays d'Afrique centrale. A titre d'exemple, en Ouganda[44], elle est passée de 30 % en 1995 à 5 % en 2003. Néanmoins, parmi certaines parties de la population telles que les jeunes homosexuels, le taux d'infection montre de légers signes d'un envisageable retour à la hausse. Cela forme un problème majeur pour les professionnels de la santé publique. Le sida demeure aussi extrêmement problématique en ce qui concerne les prostitué (e) s et les toxicomanes. Le taux de décès a énormément chuté, suite à l'utilisation des trithérapies qui se sont avérés particulièrement efficaces, sans cependant jamais arriver à le guérir (selon le rapport 2004 d'Onusida, il y a en 2003 à peu près 580 000 personnes séropositives en Europe de l'Ouest ).

Selon l'UNICEF[45], 530 000 enfants de moins de 15 ans ont été infectés par le VIH en 2006, principalement par transmission mère-enfant, malgré les progrès faits en Afrique, surtout dans le Sud et l'Est dans la prévention de ce type de transmission. 50 % des bébés infectés mourront avant d'avoir 2 ans s'ils ne sont pas traités. Le nombre de femmes infectées est plus élevé que celui des hommes. On manque toujours d'antirétroviraux (ARV) en Afrique : 9 % des femmes enceintes séropositives au VIH en ont reçu en 2005 dans les pays pauvres ou moyennement riches, pour empêcher la transmission du VIH au bébé, contre 3 % en 2003.

Prévalence du sida en Afrique de 1988 à 2003
     20% - 29%      10% - 20%      5% - 10%      1% - 5%      0% - 1%

Cependant, dans les pays en développement (en particulier en Afrique sub-saharienne), les conditions économiques et le manque de campagnes de sensibilisation ont contribué à maintenir des taux d'infection élevés. Certains pays d'Afrique comptent aujourd'hui jusqu'à 25 % de leur population active séropositive.

Si ces populations atteignaient effectivement le stade sida, elles deviendraient inaptes au travail et nécessiteraient des soins médicaux intensifs. De telles situations pourraient, à l'avenir, provoquer dans la région l'effondrement de certaines sociétés, la chute de gouvernements, augmentant d'autant plus la détresse de ces pays.

Pendant des années, nombre de ces gouvernements ont nié l'existence de ce problème, et débutent uniquement à y rechercher des solutions. Le manque de soins médicaux corrects, l'ignorance vis-à-vis de la maladie et de ses causes, mais aussi le manque de moyens financiers pour éduquer et soigner sont aujourd'hui les principales causes de décès par le sida dans les pays en développement.

Pour la majeure partie, la rapidité de diffusion du VIH dans ces pays est due aux coinfections VIH et virus de l'Herpès (HSV). Ce dernier facilite, lors des rapports sexuels, la transmission du VIH, surtout la transmission hétérosexuelle en rendant les muqueuses génitales davantage perméables aux virus.

À l'heure actuelle, par exemple, la mortalité globale en Afrique du Sud est de 567 000 personnes par an[46], pour une population de 46, 6 millions à la même date[47], soit un taux de 12 pour mille (à comparer avec les 13 pour mille atteints en Hongrie et les 9 pour mille de la France).

De même, certains chiffres officiels sont troublants. En effet, les données brutes des recensements de 1991 et de 2001 au Botswana donnent une progression de la population de 2, 4 % par an[48], tandis que les estimations du bureau américain du recensement donne une estimation (pour l'an 2000) de cette augmentation annuelle de 0, 76 % en tenant compte de la prévalence de la séropositivité, et de 2, 5 % en n'en tenant pas compte[49]. Le chiffre de la population en 2004 ne fait qu'augmenter ce trouble, puisque l'accroissement annuel passe à 2, 55 %. Tout se passe comme si cette prévalence élevée de la séropositivité n'avait pas de véritable incidence sur la croissance de la population.

Face à cette épidémie qui atteint de plus en plus de femmes et de jeunes, L'Onusida estime qu'il faudrait mobiliser 20 milliards de dollars d'ici 2007 pour assurer la prévention et la prise en charge des malades dans les pays pauvres.

Le 1er décembre a été déclaré Journée mondiale contre le SIDA. Le XVIe congrès a eu lieu du 13 au 18 août 2006. Cent trente sept délégués d'Afrique ont présenté une demande d'asile.

C'est en Afrique que la pandémie connaît les taux de décès les plus élevés. L'ONU estime que pour l'an 2002, 2, 4 millions d'Africains sont morts du sida. On estime aussi que 10 millions de jeunes Africains âgés de 15-24 ans et à peu près 3 millions d'enfants de moins de 15 ans sont infectés par le virus du VIH. En 2004, ONUSIDA, organisation de l'ONU en charge du dossier du sida, a publié un rapport sur l'évolution de la prévalence dans le monde[50], [51], [52]. Dans la mise à jour 2007 de ce rapport[53], l'ONUSIDA indique désormais une baisse régulière de la prévalence en Afrique depuis l'an 2000 où elle atteignait 5, 9% pour revenir à 5 % en 2007.

Depuis 2003 le nombre de personnes qui découvrent leur infection par le VIH reste stable entre 6 000 et 7 000 cas. Celui des personnes vivant avec le VIH ne fait qu'augmenter (de 106 000 en 1996 à 130 000 en 2005), surtout à cause des traitements antirétroviraux disponibles qui ont fait passer l'espérance de vie de 17 mois avant 1994 à plus de cinq ans en 2005[54].

Entre 1995 et 2005, les évolutions du sida sont notables sur quatre points[54] :

  • l'augmentation des pratiques sexuelles à risque chez les homosexuels, essentiellement chez les séropositifs, ce qui pose des problèmes au niveau du VIH mais également des autres infections sexuellement transmissibles (IST) ce qui déclenche des cas de co-infections difficilement traitables
  • les usagers de drogues nouvellement infectés par le VIH adhèrent bien aux politiques de réduction des risques, ce qui a pour conséquence la diminution des nouvelles infections
  • l'augmentation du nombre de personnes d'Afrique subsaharienne vivant en France infectées par le VIH. Dans ce cas, les infections ne se font pas seulement en Afrique, mais également en France. Ce qui dénote une intrication entre les populations française et africaine
  • une féminisation lente de l'infection au VIH

Le cas français n'est pas particulièrement différent des autres pays européens qui enregistrent aussi une diminution des cas de nouvelles infections (30 cas par million en 1998 et 19 cas par million en 2005) et de décès liés au Sida. Les usagers de drogues, tout comme en France, adhèrent bien aux politiques de réduction des risques. Les nouveaux cas sont en partie liés à l'augmentation des diagnostics chez des personnes originaires d'Afrique[55].

Tandis que la notification des cas de séropositivité est obligatoire en France, elle ne l'est pas en Espagne et en Italie, qui sont avec la France, les pays européens les plus touchés par le VIH/Sida[55]. De ce côté, la France reste dans le temps le pays européen à la pointe de l'observation épidémiologique. Ce qui permet d'observer l'évolution de cette maladie et d'adapter les campagnes d'information, de dépistage et de prévention aux populations les plus à risque[56].

Une particulièrement petite minorité de la communauté scientifique pense qu'il n'y a pas de preuves dans la responsabilité du VIH dans le sida. Les scientifiques et les groupes qui ont été les plus impliqués sont Peter Duesberg, le Dr Willner, David Rasnik, Kary Mullis (prix Nobel de chimie), l'association Act Up San Francisco (la seule dans le monde) et le groupe de Perth en Australie. Le Dr Etienne de Harven [57] ou le virologue Stefan Lanka [58], entre autres, soutiennent qu'il n'y a jamais eu de détermination dans les règles d'un quelconque VIH.

Ce point de vue a été repris pendant un temps par le gouvernement d'Afrique du Sud et surtout son président Thabo Mbeki. C'est pourquoi il a convoqué une conférence contradictoire entre les tenants de la position officielle et ceux soutenant d'autres hypothèses alternatives en demandant une réévaluation[59]. Il a aussi remis en cause l'innocuité de certains antirétroviraux tels l'AZT et présenté la pauvreté comme origine du sida[60]. Malgré cela, l'Afrique du Sud a été un moteur dans le développement légal des génériques en contournement de la position dominante des grands laboratoires occidentaux[61]. Malgré la réticence du gouvernement à apporter des médicaments aux séropositifs et sous la pression intérieure et mondiale, les fonds consacrés à la lutte contre le sida n'ont cessé d'augmenter, atteignant leur point d'orgue aux campagnes nationales de traitement gratuit annoncées en 2003 mais peu développées depuis[60]. Les délais dans l'accès aux soins ainsi qu'aux traitements mais également dans la prévention sont ainsi imputés à ces attitudes controversées, même si de nombreux autres facteurs peuvent légitimement être invoqués pour expliquer que l'Afrique du Sud soit un des pays les plus touchés par le sida.

En République populaire de Chine la province du Henan a été contaminée massivement dans les années 1990 par des collectes de sang et de dérivés sanguins effectuées selon un protocole dangereux (réutilisation de matériel usagé, mise en commun du sang collecté, etc. ) et a aussi nié la réalité du sida, pour protéger les responsables. Actuellement, le mal est identifié mais les traitements ne suivent pas.

Selon l'hypothèse alternative, leur sida était l'effet des collectes de sang rémunérées trop habituelles parmi une population particulièrement pauvre (et par conséquent déjà mal nourrie) qui aurait causé leur effondrement immunitaire[62].

La position de l'Église Catholique autour du sida ne change en rien de sa position sur la sexualité généralement ; un thème qui fait fréquemment débat est celui de sa position face à l'usage du préservatif en prophylaxie.

Les séropositifs étrangers peuvent difficilement entrer dans plusieurs pays dont les États-Unis et la Russie[63].

Œuvres traitant du sida et de l'infection VIH / Bibliographie

Voir la catégorie : Œuvre ayant pour thème le sida

Films
Bandes dessinées
Livres

  1. Les deux typographies sont admises. Cet article privilégiera la forme minuscule.
  2. Le reste de cet article se concentre sur le sida touchant l'Homme.
  3. étude dirigée par Michæl Worobey et publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences le 29 octobre 2007, voir (fr) Jean-Louis Santini, «Haïti a été un tremplin de l'épidémie du sida», 29 octobre 2007, Agence France-Presse. Mis en ligne le 29 octobre 2007, consulté le 30 octobre 2007
  4. (fr) Rapport 2006 sur l'épidémie mondiale de Sida - Introduction, 2006, ONUSIDA, p.  5. Consulté le 18 octobre 2007
  5. (fr) Mise à jour 2007 du rapport sur l'épidémie mondiale de Sida - L'épidémie de sida dans le monde, 2007, ONUSIDA, p.  8. Consulté le 24 novembre 2007
  6. (en) Estimation des risques d'infections par le VIH, site du CDC
  7. (fr) Scientific Evidence on Condom Effectiveness for Sexually Transmitted Disease (STD) Prevention, 20 juin 2001, National Institutes of Health, p.  14. Consulté le 14 février 2008
  8. ab Doran TI, «False-positive and indeterminate human immunodeficiency virus test results in pregnant women. », dans Arch Fam Med. , vol.  9, no 9, 2000, p.  924-929 [texte intégral] 
  9. Illif et al.
  10. Coovadia et al.
  11. Sinkala et al.
  12. Laurent Mandelbrot Hôpital Cochin, Paris
  13. Sutthent, Bangkok, Thailande
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  55. ab (fr) Caroline Semaille, «Lutte contre le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles en France - 10 ans de surveillance, 1996-2005- Synthèse et mise en perspective», 2005, Institut de veille sanitaire, p.  page 10 (page 6 du PDF). Consulté le 7 avril 2008
  56. (fr) Caroline Semaille, «Lutte contre le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles en France - 10 ans de surveillance, 1996-2005- Synthèse et mise en perspective», 2005, Institut de veille sanitaire, p.  page 11 (page 7 du PDF). Consulté le 7 avril 2008
  57. Les Problèmes de l'isolement du VIH, Bruxelles, Parlement Européen, le 8 décembre 2003 : [1] par Etienne de Harven.
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  59. Rapport d'études contradictoires sur le sida en Afrique mises en place par M. Thabo Mbeki, Président de l'Afrique du Sud
  60. ab (fr) sida : le réveil sud-africain
  61. (fr) Le sida progresse en Afrique du Sud
  62. Les 10 plus gros mensonges sur le sida, du Dr Etienne de Harven et Jean-Claude Roussez, 2005, éditions Dangles, Escalquens, p. 187
  63. Archives

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